– Racontez-nous un événement marquant de votre vie d’artiste :
En 2017 je commence à exposer mes toutes premières sculptures avec des pleins et des vides. Ma sculpture Macha de la ville en Rose a eu le prix de la céramique contemporaine à Artoulouse et cela a été un tournant car cela m’a convaincue de me consacrer uniquement à la sculpture céramique.

Mais suite à une opération et un déménagement je ne commencerai vraiment mon activité de sculpteur céramiste que fin 2018 en m’installant dans les Landes.

 

– Que cherchez-vous à retranscrire dans vos œuvres ?
Dans mes sculptures, je représente les courbes généreuses des corps féminins et les attitudes sensuelles. Elles sont mises en forme sous les traits de Naïades et de Sirènes.

 

– Comment définiriez-vous votre travail ?
Je crée des sculptures céramiques représentant des corps féminins voluptueux à la limite de l’abstraction, où les vides représentent les émotions intimes des femmes face aux regards sur leur enveloppe corporelle.

Mes femmes ont des traits de nymphes (naïades et sirènes) que j’imagine au bord de l’océan, mon cadre d’inspiration.

 

– Quelle faiblesse avez-vous su transformer en force dans votre carrière artistique ?
En 2006, j’ai eu un accident important qui m’a conduite à passer quelques années en fauteuil. L’art m’a accompagné dans ce lent retour à la vie, d’abord avec les pinceaux. Je suis ensuite passée à la terre, un véritable défi par rapport à mon handicap.
Un parallèle s’est établi entre la fragilité de mes oeuvres et ma fragilité physique. Je défie la fragilité de la terre pour transmettre l’émotion.
La céramique est une matière à la fois exigeante et fragile. Je m’en sers pour sculpter le vide, avec des corps semblant parfois défier la pesanteur pour retranscrire l’émotion.

 

– Quelle symbolique représente le mieux votre travail ?
Au travers des naïades et des sirènes, je prends le contrepied de la représentation classique des nymphes.
Mes sculptures s’éloignent de cette image trop normée pour représenter toutes les femmes. La beauté d’un corps ne se réduit pas à un être parfait. Elle réside au contraire dans sa particularité et surtout dans sa différence.
Bien plus que la simple représentation des corps, il s’agit d’exprimer les émotions exacerbées en passant à travers l’enveloppe corporelle pour faire resurgir l’intime, le personnel. Ce que l’on veut, ou ne peut pas dire.
Mon travail d’artiste porte sur les attitudes et les émotions des femmes qui sont mises en relief par une opposition de courbes et de lignes. Je modèle la matière et sculpte le vide, comme autant de destinations pour dévoiler les émotions et l’intime. C’est le début de la rencontre entre notre perception et nos sens les plus profonds.

 

– Quelles sont vos sources d’inspiration ?
Paradoxalement mon travail de sculpteur est très influencé par la vision de la femme de peintres coloristes, comme Matisse et Gauguin, par la structuration des corps de Modigliani et ceux de Picasso et plus étonnamment par le travail des formes et des couleurs d’un Kandinsky.
Mon installation en 2018 sur la côte basco-landaise et la proximité avec l’océan est une source constante d’inspiration. Pour créer, je me nourris de toutes les représentations féminines et des attitudes corporelles que je retrouve dans mon quotidien, sur les plages ou autres, mais aussi des formes que j’observe dans la nature. Ensuite, je laisse mon imagination s’exprimer.

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